J'ai décidé d'en finir avec cette course et de sacrifier le lièvre au profit de la tortue. Pour ce faire, j'ai entrepris de réduire à douze le nombre de fils RSS à suivre. Impitoyable sélection ; j'ai très vite éliminé les liens que je ne consultais presque jamais, ou qui finalement m'apportait bien peu de choses, puis j'ai supprimé les fils que je retrouve immanquablement avec la veille sur Twitter (Affordance, Tiers-Livre, Poezibao par exemple), j'ai enfin tout regroupé sur un seul onglet et procédé à l'ultime désherbage.
Résultat : trois sites sur quatre colonnes. J'ai appelé ça douze du monde. Et j'en ai éprouvé un vif soulagement. Bien sûr, je raterai certaines choses intéressantes, mais il faut se résigner à ne pas embrasser le monde dans sa totalité, se résigner à abandonner certaines des options qu'il nous offre, et je dirais même la plupart. Mais c'est pour mieux se concentrer sur ce qui vaut la peine, sur ce qui vous nourrit convenablement (et qui n'est pas forcément le plus chargé de pensée haut de gamme : j'ai ainsi gardé François Matton et le Tampographe Sardon, qui n'entrent certes pas dans cette catégorie mais qui m'offrent de précieux petits moments de régal esthétique ou de cocasserie déjantée).
Je suis d'autant plus conforté dans cette démarche que lisant le dernier article de Pileface, un des douze retenus, je tombe sur cette citation de Sollers citant lui-même Voltaire :
« Voltaire disait toujours : « Douze, ça suffirait. » De loin. Douze apôtres, croyez-moi, ça fait du bruit. Être ensemble pour être ensemble n’est pas un objectif qui me paraît soutenable. »
Ph. Sollers, « Il suffit d’être douze », Discours Parfait.
Coïncidence parfaite, telle que je les aime. J'en finirai là pour aujourd'hui.
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