vendredi 8 octobre 2010

Les pleureuses d'Antarctique

Elles me contactèrent en septembre : elles avaient entendu parler de mes sanglots (à l'époque, j'en modulais de fort longs qui m'attiraient un public fervent et fidèle). Nous nous accordâmes en tous points : le contrat courrait jusqu'au sixième solstice, treizième lune comprise. La tournée fut mémorable, nous inondâmes de larmes plusieurs bourgades jusque là mal desservies par le malheur. On nous prédisait un avenir brillant ; les grandes métropoles nous réclamaient à cors et à cris. Et puis il y eut cet incident stupide.

L'incident stupide

Nul n'aurait pu le prédire. Plusieurs chaînes causales avaient fait le chemin pour lui. En toute inconscience des effets désastreux de leur rencontre tout à fait fortuite. Personne n'avait tiré la sonnette d'alarme. Quand il me fut donné de pouvoir le faire, ce fut en pure perte : l'irréparable avait eu lieu.

(Février 2003)

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