mardi 22 novembre 2016

Aurier sorti du brouillard

Mon ami Jean-Claude Moreau m'a écrit à la suite de mon petit billet sur Albert Aurier. Il y montre que certains avaient déjà cherché à tirer d'un injuste oubli ce critique d'art berrichon mort bien trop tôt.
Mieux, il semblerait que les héritiers aient disposé de quelques Van Gogh et Gauguin, qu'ils auraient revendu à un "collectionneur hollandais bien inspiré"... Certains, plus tard, ont dû s'en mordre les doigts...
Bref, je laisse la parole à Jean-Claude, merci à lui pour toutes ces précisions :


"Je reviens, avec plaisir, à l'instant, d'une visite aux "Alluvions" . Tu as bien fait d'y promener ce berrichon Aurier ... oui celui là même dont on a pu revoir la Pialat vision . Que, bien entendu, je n'avais pas contextualisé à l'époque où le film était sorti. Mais ...



Mais Aurier n'a pas tout à fait été méconnu en Berry. Mais probablement  un peu tard. Car il a eu aussi la mauvaise idée de mourir trop tôt. J'ai entendu parler de lui pour la première fois le 13 octobre 2012, séance de l'académie du Berry couplée avec celle celle de l'académie du Centre, à Châteauroux.

Et faute de la conférence* en son entier (j'avais pris des notes, diable où ...) on peux trouver un résumé de l'intervention du Président des Amis du vieux Châteauroux M. Pierre Remérand http://www.academie-du-berry.com/256_p_32100/rencontre-de-chateauroux-13-oct.2012.html.
« M. Pierre Remérand est ancien professeur à l’Ecole d’Architecture de Paris ,
Président des Amis du vieux Châteauroux, auteur de nombreux articles sur l’architecture du Berry dont l’Abbaye Notre-Dame de Déols et sur l’Indre.
Pierre Remérand nous entraine dans le monde de l’impressionnisme grâce à « Albert Aurier, découvreur de Van Gogh ». Albert Aurier né le 5 mai 1865 à Châteauroux obtient son diplôme d’avocat en 1888 mais son tempérament d’artiste lui fait préférer la littérature et la peinture au Barreau. Il suit les cours d’Histoire de l’art à l’Ecole du Louvre et fait la connaissance du peintre Emile Bernard ami de Van Gogh et Gauguin. Découvrant les tableaux de ces peintres alors rejetés et inclassables, il fonde le «Mercure de France» dans lequel il rédige des articles prémonitoires sur le génie de ses amis peintres. Pierre Remérand nous fait partager son rêve de Musée imaginaire : en effet les héritiers d’Albert Aurier conserveront quelque temps une dizaine de toiles de Van Gogh et Gauguin à Châteauroux… »

Pierre Remérand n'a pas manqué d'exciter l'assemblée d'apprentis érudits en leur confiant cette révélation : probablement pendant plus d'une dizaine d'années Châteauroux posséda des Van Gogh et ... pfuitt ! Si je ne me trompe pas, un collectionneur hollandais particulièrement bien inspiré pour son pays fit le tour de toutes les références permettant de retrouver des Van Gogh et cela dès avant la guerre 14-18. Il passa à Châteauroux, d'où le constat ...!


En recherchant dans la bibliographie chronologique des articles de l'Académie du Centre, on trouve aussi référence d'une autre étude : Page 213
 Pinault (Michel)
A propos d'un centenaire, Albert  Aurier
1992    p 95-97
Aurier (Albert) littérature

Christine Méry-Barnabé dans "Célèbres en Berry"  (2006 Editions Alan Sutton) consacre une trentaine de lignes à Aurier. Elle ne cite pas ses sources, mais comme un de ses remerciements va à M Pierre Remérand, il est très probable que leurs sources se recoupent. Et également qu'elles utilisent aussi l'étude de M Michel Pinault.
Quel superbe film a quand même fait Pialat à propos de Van Gogh : on lui pardonnera presque d'avoir pris injustement Aurier comme tête de turc !"

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* Sur le site des Amis de Châteauroux, on peut télécharger un pdf de la conférence de Pierre Remérand. La lecture en est hautement recommandable. On y apprend entre autres qu'"en 1914, Bremmer, « chasseur» de Van Gogh pour le compte des musées de Hollande vint à Châteauroux et acquit 7 tableaux de Van Gogh aujourd'hui conservés au musée Kroller-Muller à Otterlo déjà si riche en tableaux du maître. Deux autres furent vendus à des collectionneurs. Plus tard, l'Art Gallery de Sidney (Australie) acquit une des études pour les « Mangeurs de pommes de terre» restée
chez une nièce d'Aurier à Aix en Provence."

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