mardi 6 avril 2021

D'un ours en peluche sur la 4 CV

Dans Les Ailes du désir de Wim Wenders, un plan montre Marion la trapéziste assise sur le capot d'une 4 CV. J'ai évoqué ce plan, ainsi que la 4 CV, automobile bien désuète déjà en 1987 (date de la sortie du film), en mars 2019 (Warda/Venders).

 
Un dossier de presse me donna une autre vision de la même scène :

Et puis, dimanche soir, alors que je peinais à trouver le sommeil (c'était à Aigurande, chez ma mère), une autre image de 4 CV s'imposa à moi : une photo d'enfance où nous étions placés, mon frère et moi, devant la 4 CV de mon père, sa première voiture achetée avec son petit pécule d'ouvrier agricole. Au matin, avec l'aide de ma mère, je retrouvai cette photo.

Elle a dû être prise en 1963, dans le hameau de Montain, où nous habitions alors.

Cette année-là, Yasujirô Ozu mourait le jour de son soixantième anniversaire. Wenders lui rendit hommage dans Tokyo Ga, où il affirmait :  "Les films d’Ozu parlent du long déclin de la famille japonaise  et par-là même, du déclin d’une identité nationale. Ils le font, sans dénoncer ni mépriser le progrès et l’apparition de la culture occidentale ou américaine, mais plutôt en déplorant avec une nostalgie distanciée la perte qui a eu lieu simultanément. Aussi japonais soient-ils, ces films peuvent prétendre à une compréhension universelle. Vous pouvez y reconnaître toutes les familles de tous les pays du monde ainsi que vos propres parents, vos frères et sœurs et vous-même. Pour moi le cinéma ne fut jamais auparavant et plus jamais depuis si proche de sa propre essence, de sa beauté ultime et de sa détermination même : de donner une image utile et vraie du vingtième siècle".

Voyage à Tokyo, Yasujirô Ozu, 1953.

J'ai consulté aujourd'hui l'article de Jérôme Leroy, paru hier. Il était aussi question d'Ozu :


il ne reste plus certains jours

que le désir entêtant

d’entrer dans un film d'Ozu

parce que c'est doux

calme et bien écrit

en tout cas plus que la vie

en tout cas mieux que la vie.

C'est aussi en 1963, le 26 juin précisément, que John Fitzgerald Kennedy prononce son fameux discours à Berlin-Ouest, posté sur le balcon de l’hôtel de ville de Schöneberg, non loin du mur de Berlin, en finissant par ces mots qui firent le tour du monde : "Ich bin ein Berliner."


 


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