mardi 29 août 2017

# 206/313 - Stalker

Stalker. Le 12 août, je visionne le film. Éblouissement continu. C'est une œuvre d'art, et si peu de films me semblent mériter ce label. Je réalise, comme pour Le Miroir, presque une centaine de captures d'écran car chaque plan est singulier de justesse et de beauté. Et je me prends rapidement à rêver d'une adaptation théâtrale dans le cadre familier des ruines de Cluis-Dessous, où j'ai tant travaillé déjà. Oui, transporter la Zone dans la forteresse et ses abords, pas seulement sur le terre-plein central mais aussi dans les douves, sur les pentes, à l'intérieur des vestiges, peut-être même près de la rivière et de la carrière en contrebas. Définir un itinéraire où seraient conviés chaque soir quelques dizaines de spectateurs seulement. Éclairage ambulant, musique en direct. Qui maintenant pour interpréter ce passeur de mondes, ce stalker mélancolique et même désespéré ? Qui pour le Professeur ? Qui pour l’Écrivain ? Des figures se précisent. Pour le stalker, selon moi, il n'y a que B.


C'est juste une rêverie, qui ne sera sans doute jamais mise à l'épreuve du réel. Comment approcher sans ridicule la puissance évocatoire de ce chef d’œuvre ? Comment éviter la pâle copie ? Comment ne pas être à mille lieues en dessous de l'un des sommets de l'art cinématographique mondial ? Il n'importe, je poursuis ma divagation, j'imagine des trajets dans la nuit étoilée, entre les arbres et les remparts, dans l'affleurement des sources et le froissement des herbes.

Le lendemain, dimanche 13 août, je me rends à l'arboretum de la Sédelle, à Crozant. Festival de la Pente douce. Concert superbe de Piers Faccini et Vincent Segal. Devant moi, sans que nous nous soyons contactés, B. et sa compagne. On se retrouve à la fin, je ne lui parle pas du film mais, alors que nous remontons dans la nuit la fameuse pente douce de la prairie vers le parking, il me dit qu'il a lu mon article sur Anne Dufourmantelle. Le livre sur L'intelligence du rêve l'intéresse. Tout cela ne fait que confirmer mon choix : en lui cohabitent la force et l'inquiétude, la fragilité et la détermination. Un jour, peut-être, je lui parlerai de Stalker.

"Peut-être rêve-t-on à seule fin d'éprouver cela : être survivant, "écrivait Anne Dufourmantelle dans les premières pages de son livre.



3 commentaires:

Anonyme a dit…

c'est oui sans aucunes hésitations.B

Anonyme a dit…

sans "s" .B

Patrick Bléron a dit…

Ah, merci, je vais encore plus y rêver...