Saint-Germain de Confolens |
J'aime beaucoup le flotoir de Florence Trocmé, site de nature alluvionnaire, qui se compose de notes de lecture, de réflexions, bribes de poésie et éclats de pensée, croisant régulièrement des pistes qu'il m'arrive moi aussi d'emprunter. En ce moment, par exemple, elle découvre le livre de Sebald sur la destruction de l'Allemagne, et l'on sait quelle importance revêt pour moi l’œuvre de Sebald. Mais aujourd'hui, ce n'est pas lui qui m'importe, c'est un autre auteur, encore bien vivant, que je n'ai jamais lu, et dont Florence Trocmé rapporte avoir reçu deux livres, et ce qu'elle laisse filtrer du simple examen des couvertures suffit déjà à éveiller ma curiosité. Je me permets ici de recopier presque intégralement cette partie de l'article :
Démons de l’analogie
(...) J’ai aussi reçu hier deux livres de Paul Louis Rossi Démons de l’analogie et Un Monde analogique : il parle de cette expérience, que j’ai immédiatement reconnue : « à peine ai-je énoncé une idée, recueilli une impression, entendu une parole, qu’elle se dirige avec une surprenante agilité vers une autre sensation, une autre vision, une autre perception semblable ou contraire [...] Cette ordonnance me donne à l’avance une sorte de joie, car je sais, une fois écrite la paraphrase – une fois achevée la construction – qu’elle révèlera sa propre figure, sa vérité qui ne réside pas dans le sens, mais dans sa propre organisation. » (Paul Louis Rossi et Eric Fonteneau, Un monde analogique, éditions Joca Seria, bibliothèque municipale de Nantes, 4ème de couverture)
→ démons ou dieux de l’analogie, ce flotoir ne leur est-il pas entièrement voué… ? Et je retiens dans la citation de Paul Louis Rossi, ce dernier mot, organisation. Il me semble parfois tirer un nombre important mais limité de fils sur une longue période et que chacun, tout en suivant son cours propre, finit par rencontrer, momentanément ou plus durablement, les autres fils, pour tisser, parfois, une sorte de figure. Ce constat a cela de réconfortant qu’il permet de prendre conscience qu’en dépit de ce qui trop souvent semble dispersion, il y a une forme de cohérence, comme si tout le for intérieur se dessinait, se modelait selon des lignes assez stables et précises. Un peu plus haut dans cette présentation du livre, il est fait allusion à une exposition consacrée à Paul Louis Rossi « dans laquelle l’inscape ou paysage intérieur invitait à la spéculation imaginative comme mode d’élucidation du monde ». N’est-on pas ici bien « sur zone » !!!????
Spéculation imaginative... On comprend que se dessine là une démarche qui ne m'est pas indifférente. Presque aussitôt j'ai cherché sur le web à en savoir plus long sur les livres en question. Chance, sur le site de l'éditeur Joca Seria, ils sont lisibles en version numérique. J'ai commencé à lire dans une sorte d'exaltation. Hugo, Les Misérables, dès les premières pages... J'y reviendrai...
Note du 5/12 : J'y reviens, mais sur Les Misérables 62, Hugo oblige. De plus en plus de résonances existant entre les deux sites, j'ai l'impression de jouer à une sorte de marelle métaphysique en me déplaçant de l'un à l'autre, jetant le palet de l'inspiration analogique. J'ai eu la surprise aussi d'un écho de Florence Trocmé. Merci à elle.
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