Soir du 4 avril ; avant de plonger derrière les immeubles de l'avenue de Paris, le soleil crache sa dernière cartouche. J'assume la banalité du truc. Ce n'est pas le sable blond d'une plage qui ici resplendit, mais un parking, des bagnoles, le local des poubelles à gauche, le fouillis des tombes au-delà du mur. Mais il n'est pas de paysage déprimant qu'un ciel ne puisse sauver, l'espace d'un crépuscule, le temps d'un orage ou d'une giboulée. Expérience que chacun a connue, peut connaître. Il suffira à la limite d'un nuage, d'un peu de vent lancé dans le vide pour que le petit miracle ait lieu, que la laideur du monde s'inverse, que sa splendeur nous soit donnée.
_____________________
Alors que j'écris ces lignes je songe à ce beau livre du poète Jean-Michel Maulpoix : L'instinct de ciel. Titre emprunté à Stéphane Mallarmé : ...l'instinct de ciel en chacun...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire