samedi 3 mars 2007

Illuminationen

Plusieurs semaines sans que la figure de l'Ange ne se manifeste : je pensais que l'attracteur étrange s'était replié, lentement rétracté jusqu'au silence complet, comme cela se passe chaque fois. Mais à Limoges, aujourd'hui même, il a opéré un spectaculaire retour.
Nous étions en visite chez un couple d'amis. Vendredi après-midi, dans la ville battue par les pluies, nous avions fait quelques courses et exploré cette excellente librairie de la place de la Motte, page et plume. J'y fis l'acquisition du petit volume d'Hannah Arendt sur Walter Benjamin, aux éditions Allia (j'aime beaucoup cette maison-là, pour la pertinence, l'originalité souvent de ses choix, mais aussi pour l'élégance de sa charte graphique).


Nous avons dormi là-bas, dans un immeuble dominant la gare des Bénédictins, le bureau de notre amie, professeur d'allemand, nous servant de chambre. Ce matin, regardant les rayonnages de sa bibliothèque, je remarquai un ouvrage de Benjamin. Un titre que je ne connaissais pas : Illuminationen. Comme je me reportai au livre d'Arendt, je lus dans le préambule de présentation que Walter Benjamin : 1892-1940, tout d'abord paru en 1968 dans The New Yorker, avait servi d'introduction la même année au recueil d'essais surnommé Illuminations (Harcourt, Brace and World).

Piqué par la curiosité, je sortis alors le livre de son meuble et je l'ouvris très précisément sur la page que mes rudiments d'allemand me permirent d'identifier comme celle-là même de l'Angelus Novus...