samedi 24 mars 2012
Cédric Villani et l'entropie
Cédric Villani a des attaches cluisiennes, ce n'est pas pour cela que je poste ici cette vidéo, mais il me plaît de savoir que ce jeune scientifique au look improbable, qui aime les médias et que les médias aiment bien, semble-t-il, a traîné ses guêtres dans les mêmes paysages que mes ami(e)s et moi. On aurait pu se rencontrer. J'aimerais bien échanger avec lui. Qui sait, un jour ?
lundi 19 mars 2012
L'attention est la mère du génie
Retour à Paul Cox, et son Jeu de construction, mine d'associations d'idées, de graphismes jubilatoires, de pensées légères ou profondes. Huitième page des archives (je dois remonter jusqu'à la page 1).
Je noterai aujourd'hui seulement cette citation qu'il fait de Novalis, qui me fait tellement penser à mon billet précédent sur Le Sel de la vie de Françoise Héritier. :
"Qu'ils sont donc peu nombreux, les hommes qui se sont exclusivement instruits d'une multiple, silencieuse et totale attention portée sur tout ce qui se passe à tout moment autour d'eux et en eux !... L'attention est la mère du génie".
Pinterest se présente comme une série de tableaux (boards) où l'on accroche des images (pins). Vous pouvez vous concocter autant de tableaux différents que vous voulez, en fonction de vos goûts et de vos passions ; une petite application à insérer dans votre toolbar (Pin It) vous permet de faire glisser facilement les images et les liens qui vous intéressent sur l'un ou l'autre de vos boards.
Je me suis constitué trois tableaux : Magma, pour les livres, revues et magazines en cours ou fraîchement lus, Athanor, pour les films, les vidéos, les images aimées, que j'aime à partager ; et, tout récemment, Neumes, pour les musiques et les sons. Le nombre de pins par tableau n'est pas limité, mais j'ai décidé de me restreindre à 18. Pourquoi 18 ? Parce que c'est un multiple de 9, et que j'aime bien les multiples de 9. Plus sérieusement, parce que c'est trois fois six, et que l'un des atouts de Pinterest c'est d'utiliser toute la largeur de l'écran. En effet, nos écrans sont de plus en plus horizontaux, et l'on continue souvent de travailler dans le vertical, beaucoup de blogs se présentant encore comme une étroite bande verticale perdue entre deux colonnes vides. Dans un board pinterstien, je peux donc loger trois rangées ou six colonnes d'images.
Maintenant, bien des choses me demeurent opaques : je me suis retrouvé à suivre sur ma page d'accueil toute une palanquée d'inscrits à Pinterest que je n'ai jamais sollicités. Le système de following me reste obscur. J'ai souvent l'impression d'avoir échoué sur une page de fans de La Redoute ou de Marie-Claire.
Plus surprenant encore, les commentaires que j'ai reçus sur certains de mes pins, tous venant d'Amérique et une fois du Japon (voici la dernière, Nova Sanguinetti) Avec invitation bien sûr, à visiter en retour, les pages de mes nouveaux contacts. J'ai trouvé comme ça un site tumblr de photos tout à fait pertinent (les images de cet article en sont issues), mais j'ai peur de me noyer dans la masse. Il va falloir être vigilant.
Quand Novalis écrivait sa fameuse phrase, il ne vivait pas dans le même univers qu'aujourd'hui, où les sollicitations sonores et visuelles sont beaucoup plus nombreuses. Une totale attention à tout ce qui se passe n'est plus possible à mon avis. Une économie de l'attention doit émerger, qui impose un tri, une sélection, la recherche parfois d'un minimum sensoriel, d'une sobriété kinesthésique. Vous me direz maintenant que je ne m'y dirige guère en sacrifiant à ce nouveau réseau. C'est en partie exact. Il me semble qu'il faille toujours s'ouvrir et se refermer, en un double mouvement, qui était aussi celui des moines cisterciens, de la pensée de saint Bernard. Double mouvement de systole et diastole qui est le principe même de la vie. J'en finirai là pour aujourd'hui.
Je noterai aujourd'hui seulement cette citation qu'il fait de Novalis, qui me fait tellement penser à mon billet précédent sur Le Sel de la vie de Françoise Héritier. :
"Qu'ils sont donc peu nombreux, les hommes qui se sont exclusivement instruits d'une multiple, silencieuse et totale attention portée sur tout ce qui se passe à tout moment autour d'eux et en eux !... L'attention est la mère du génie".
***
Je me suis incrit sur le réseau social qui paraît-il monte à toute allure : Pinterest. Sans bien distinguer au départ ce qui en faisait l'intérêt, mais bon, j'aime bien tester, et comme les réseaux sociaux sont quand même une des grandes questions de notre temps, plutôt que de les vilipender ou de les porter aux nues, je préfère expérimenter par moi-même. Et ici, j'allais vraiment au jugé, car, à ma connaissance, aucune de mes relations n'avait encore goûté au truc (il est possible qu'on soit tout un tas de ploucs dans notre cher Berry). Pinterest se présente comme une série de tableaux (boards) où l'on accroche des images (pins). Vous pouvez vous concocter autant de tableaux différents que vous voulez, en fonction de vos goûts et de vos passions ; une petite application à insérer dans votre toolbar (Pin It) vous permet de faire glisser facilement les images et les liens qui vous intéressent sur l'un ou l'autre de vos boards.
Je me suis constitué trois tableaux : Magma, pour les livres, revues et magazines en cours ou fraîchement lus, Athanor, pour les films, les vidéos, les images aimées, que j'aime à partager ; et, tout récemment, Neumes, pour les musiques et les sons. Le nombre de pins par tableau n'est pas limité, mais j'ai décidé de me restreindre à 18. Pourquoi 18 ? Parce que c'est un multiple de 9, et que j'aime bien les multiples de 9. Plus sérieusement, parce que c'est trois fois six, et que l'un des atouts de Pinterest c'est d'utiliser toute la largeur de l'écran. En effet, nos écrans sont de plus en plus horizontaux, et l'on continue souvent de travailler dans le vertical, beaucoup de blogs se présentant encore comme une étroite bande verticale perdue entre deux colonnes vides. Dans un board pinterstien, je peux donc loger trois rangées ou six colonnes d'images.
Maintenant, bien des choses me demeurent opaques : je me suis retrouvé à suivre sur ma page d'accueil toute une palanquée d'inscrits à Pinterest que je n'ai jamais sollicités. Le système de following me reste obscur. J'ai souvent l'impression d'avoir échoué sur une page de fans de La Redoute ou de Marie-Claire.
Plus surprenant encore, les commentaires que j'ai reçus sur certains de mes pins, tous venant d'Amérique et une fois du Japon (voici la dernière, Nova Sanguinetti) Avec invitation bien sûr, à visiter en retour, les pages de mes nouveaux contacts. J'ai trouvé comme ça un site tumblr de photos tout à fait pertinent (les images de cet article en sont issues), mais j'ai peur de me noyer dans la masse. Il va falloir être vigilant.
Marcelo Mastroianni, 1960. |
Quand Novalis écrivait sa fameuse phrase, il ne vivait pas dans le même univers qu'aujourd'hui, où les sollicitations sonores et visuelles sont beaucoup plus nombreuses. Une totale attention à tout ce qui se passe n'est plus possible à mon avis. Une économie de l'attention doit émerger, qui impose un tri, une sélection, la recherche parfois d'un minimum sensoriel, d'une sobriété kinesthésique. Vous me direz maintenant que je ne m'y dirige guère en sacrifiant à ce nouveau réseau. C'est en partie exact. Il me semble qu'il faille toujours s'ouvrir et se refermer, en un double mouvement, qui était aussi celui des moines cisterciens, de la pensée de saint Bernard. Double mouvement de systole et diastole qui est le principe même de la vie. J'en finirai là pour aujourd'hui.
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samedi 17 mars 2012
Le Sel de la vie
"Ce livre plaide pour que nous sachions reconnaître non pas simplement une petite part ingénue d'enfance, mais ce grand terreau d'affects qui nous forge et continue sans cesse de nous forger, êtres sensibles que nous sommes. Pour que nous ne soyons pas simplement obnubilés par des buts à atteindre - des carrières à faire, des entreprises à commencer, des rentabilités à assurer - , en perdant de vue le "je" qui est en lice. Pour que nous sachions que, sous-tendant l'exploit sans cesse renouvelé de vivre, se trouve ce moteur profond qu'est la curiosité, le regard bienveillant en empathie ou critique ou constructif et constitutif que "je" porte sur le monde autour de lui.
Il faut se garder du temps pour constituer ce florilège intime de sensualité qui peut pourtant se partager, substrat fondamental de la "condition humaine". Quand on utilise cette expression et bien d'autres (pensons à la "vallée de larmes" qu'est censée être l'existence sur Terre !), on en vient toujours à l'expérience brûlante de la douleur et cruciale de la mort. Oui, mais c'est aussi cette capacité d'avoir du "goût", comme on dit en Bretagne, de l'appétence, du désir, cette capacité de sentir et de ressentir, d'être mû, ému, touché et de communiquer tout cela à des autres qui comprennent ce langage commun."
Françoise Héritier, Le Sel de la vie, Odile Jacob, pp. 84-85.
On peut écouter Françoise Héritier dans Du jour au lendemain, avec Alain Veinstein.
Il faut se garder du temps pour constituer ce florilège intime de sensualité qui peut pourtant se partager, substrat fondamental de la "condition humaine". Quand on utilise cette expression et bien d'autres (pensons à la "vallée de larmes" qu'est censée être l'existence sur Terre !), on en vient toujours à l'expérience brûlante de la douleur et cruciale de la mort. Oui, mais c'est aussi cette capacité d'avoir du "goût", comme on dit en Bretagne, de l'appétence, du désir, cette capacité de sentir et de ressentir, d'être mû, ému, touché et de communiquer tout cela à des autres qui comprennent ce langage commun."
Françoise Héritier, Le Sel de la vie, Odile Jacob, pp. 84-85.
On peut écouter Françoise Héritier dans Du jour au lendemain, avec Alain Veinstein.
St Germain de Confolens |
mardi 13 mars 2012
Adieu Jean
Mon oncle Jean, de Joué-les-Tours. Le dernière fois que je l'ai vu, à la fête de famille organisée par ma sœur Marie-Noëlle, il était tel que je l'ai toujours connu, avec sa tête de Lino Ventura, toujours de bonne humeur. Rien ne laissait augurer de la cruelle maladie qui allait l'emporter quelques mois plus tard.
J'avais beaucoup filmé ce jour-là. Les rassemblements comme ceux-ci ne sont pas monnaie courante dans la famille. Tout les descendants de Simone, enfants, petits-enfants, arrière-petits-enfants étaient presque tous rassemblés, ainsi que les "pièces rapportées", les conjoints, les compagnes, les compagnons. Tous vivants encore, pour peu de temps donc.
J'ai cherché Jean sur les films. Il apparaît peu, mais il y a ce court passage où il regarde la caméra qui s'avance. Ce bon vivant a le verre à la main, comme saluant ceux qui resteront et qui l'aimaient.
J'avais beaucoup filmé ce jour-là. Les rassemblements comme ceux-ci ne sont pas monnaie courante dans la famille. Tout les descendants de Simone, enfants, petits-enfants, arrière-petits-enfants étaient presque tous rassemblés, ainsi que les "pièces rapportées", les conjoints, les compagnes, les compagnons. Tous vivants encore, pour peu de temps donc.
J'ai cherché Jean sur les films. Il apparaît peu, mais il y a ce court passage où il regarde la caméra qui s'avance. Ce bon vivant a le verre à la main, comme saluant ceux qui resteront et qui l'aimaient.
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