Je ne suis pas allé jusqu'à
Astrakhan rechercher un vieux couple tatar, comme celui dont parle l'infatigable Olivier Rolin (en piste pour le Goncourt avec son
Extérieur monde mais semé en cours de route), mais je me suis rapproché, en débarquant, avec ma petite famille, à
Budapest, où j'ai visité, entre autres, le Musée des Beaux-Arts. S'y tenaient une exposition de dessins de Rembrandt et de ses élèves ainsi qu'une exposition Rubens -Van Dyck (entourés d'autres peintres flamands). Un menu déjà copieux, aussi n'avons-nous guère exploré les collections permanentes. Tout de même, au bout d'une salle de sculptures, j'ai découvert pour la première fois,
en vrai, les "Têtes de caractères" de
Franz Xaver Messerschmidt. Je ne me souviens plus comment j'ai connu cet artiste singulier, né en Bavière en 1736, qui, en même temps qu'il réalisait des bustes pour la noblesse et la gent fortunée dans un style tout à fait académique, sculptait des têtes en métal (plomb et étain) ou en albâtre, têtes grimaçantes, tout en rictus et ridules, peaux tendues et crânes polis.
L'une d'entre elles était particulièrement saisissante. Elle est nommée
L'homme qui baille (mais les titres de ses oeuvres ont été données a posteriori et ne sont pas de Messerschmidt lui-même). Non, "
c’est un homme qui hurle de douleur, nous dit le rédacteur du blog
Lunettes rouges, face à ses démons, ses tourments, ses misères, luttant vainement contre ses hallucinations". Selon le psychiatre Ernst Kris, qui redécouvrit Messerschmidt en 1932, il souffrait de schizophrénie. Une affirmation que d'autres contestent.
Toujours est-il que cette tête m'a fascinée :
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Franz Xaver Messerschmidt, L’Homme qui baille, entre 1770 et 1783 |
Et puis elle m'en a rappelé une autre, vue peu de temps auparavant sur les panneaux publicitaires, à l'occasion d'une campagne pour Europe 1 :
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Ajout du 07/11 : en fait, la première photo de Trump qui vint en résonance avec la sculpture de Messerschmidt est celle qui illustrait un
entretien de Mediapart avec l'historien américain Robert Paxton, paru ce même 30 octobre où nous visitions le Musée des Beaux-Arts de Budapest ]
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Donald Trump à la Maison Blanche, le 2 octobre 2019. © Reuters |
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