Nous ne quittons pas l'Italie, et nous ne quittons pas Ravenne. Il me reste un dernier indice à examiner sur la fameuse couverture du
Magazine littéraire de novembre 1992, que je reproduis ici une fois encore :
Le grand entretien de ce mois-là se tenait avec
Yves Bonnefoy, grand poète français né à Tours, ayant commencé par étudier les mathématiques avant de rencontrer le surréalisme, de s'en détacher et de bâtir une œuvre exigeante, mêlant poésie, essai et critique d'art.
Or, le même mois, ma compagne de l'époque m'offrait
L'improbable et autres essais du même Yves Bonnefoy. Édition Folio essais.
Que représente maintenant l'illustration de couverture ? Eh bien il s'agit d'un détail du
temple de
Malatesta à Rimini. Ces deux noms nous rappellent bien sûr la fameuse tragédie racontée par Dante : l'assassinat en 1283 ou 1284 par Guanciotto, fils aîné de Malatesta II, de son épouse Francesca et de son demi-frère Paolo. Le monument est redevable à un autre membre de la famille Malatesta, Sigismondo-Pandolfo (1417 - 1468), guerrier sans scrupules mais mécène avisé : "
il avait attiré à Rimini, nous dit le
Thesaurus de l'Encyclopaedia Universalis,
savants, humanistes et artistes, parmi lesquels Léon-Baptiste Alberti, constructeur de l'église San Francesco* (le "temple Malatesta"), monument quai païen consacré à Isotta, maîtresse puis dernière épouse du condottiere."
Et quand on ouvre ce recueil d'essais, quel est le premier texte qui s'offre à nos yeux ? Ni plus ni moins que
Les tombeaux de Ravenne, notes d'un voyage paru initialement dans le n° 3 des
Lettres nouvelles, en mai 1953. Cela commence ainsi :
"Bien des philosophies ont voulu rendre compte de la mort, mais je ne sache point qu'aucune ait considéré les tombeaux. L'esprit qui s'interroge sur l'être, mais rarement sur la pierre, s'est détourné de ces pierres qui sont ainsi deux fois abandonnées à l'oubli.
Il y a cependant un principe de sépulture qui, de l’Égypte à Ravenne, et jusqu'à nous, gouverne assez constamment les hommes."
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Il est beau que ce mercredi 4 octobre soit précisément la fête de Saint François d'Assise (correspondance dont je me suis avisé seulement ce matin, bien après avoir conçu la teneur de cette chronique).
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