D'un blog noir à l'autre. La vague de Robin des Bois s'est retirée, mais le besoin d'écrire est toujours là, bien présent, avec cette envie de partage qui, si elle est naturelle en ce qui concerne le théâtre, ne s'imposait pas jusque là pour l'autre écriture. Il ne s'agit pourtant pas de conquérir à toute force un public, d'ailleurs l'absence de statistiques sur Blogger est à ce point de vue une bénédiction. On ne s'inquiète pas du nombre de visiteurs, de son augmentation ou de sa décroissance. Comment savoir alors si tout ne choit pas dans le silence ? Eh bien, il suffit d'un petit commentaire de temps à autre, d'un signe, d'un écho même furtif.
Je réactive donc Alluvions, ce blog très intermittent, pour faire place à cette soif de poésie qui me taraude. Pour y tenir chronique aussi de mes lectures et, plus largement, de tout ce qui m'émeut ou me donne matière à réfléchir au fil des jours.
Avec la fin du théâtre, j'ai donc renoué avec l'imprimé, et en l'occurrence avec Roger Caillois, dont j'ai acheté le 1er juillet les Oeuvres dans la collection Quarto, chez Gallimard. Un gros volume de plus de 1000 pages, que je ne lirai pas exhaustivement, je le sais déjà, mais que j'ai commencé à défricher avec Le Fleuve Alphée, qualifié d'"autobiographie fantasmée"par Odile Felgine, paru en mars 1978, peu de temps avant sa mort.
"Dans la mythologie grecque, Alphée est un dieu fleuve, fils du Titan Océan et de sa sœur Téthys.
Il poursuivit la nymphe Aréthuse (qui s'était baignée dans ses eaux) sous l'apparence d'un chasseur. Effrayée, elle s'enfuit jusqu'en Sicile, où elle se réfugia sur l'île d'Ortygie, près de Syracuse. Artémis la changea en source. Mais Alphée, déterminé, répandit ses eaux sous la mer jusqu'en Sicile, et émergea à Ortygie afin de fusionner avec Aréthuse."(Wikipédia)
"Je suppose que le fleuve Alphée s'arracha à la houle, non seulement avec peine, mais avec doute et nostalgie, peut-être avec le remords d'abandonner son élément véritable, plus vivace, plus durable que lui-même. Demeuraient toutefois, comme derrière sa mémoire, les premiers décors qu'elle avait enregistrés, comme la mienne m'avait confié des images imprescriptibles. Leur souvenir m'aura sans doute guidé et préservé dans ma randonnée marine, qui est celle de l'aventure, de l'histoire et du patrimoine humain. Il ne tenait qu'à moi d'en accroître , pour une part infinitésimale, les antiques alluvions."
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