vendredi 12 octobre 2012

Brèche

Ce n'est pas d'aujourd'hui que le mot brèche, dont on a vu l'importance chez Modiano, possède pour moi une aimantation particulière. Déjà, en 1981, dans un recueil de poèmes manuscrits, intitulé Braises (mais qui, hantant donc mes tiroirs depuis trente ans, devrait plutôt se nommer Cendres), je me fendais d'un poème d'un seul mot et d'une seule syllabe, qui était précisément Brèche.

Je n'étais pas peu fier de moi, j'avais fait plus fort qu'Apollinaire avec son monostique, son One-line poem, comme disent les Anglais : Chantre
Et l'unique cordeau des trompettes marines
dans Alcools. Le mot brèche, placé ainsi au mitan de la page, faisait brèche dans le blanc de la feuille.

2 commentaires:

Stéphanie a dit…

Plus brève aussi que le haïku, cette forme poétique minimaliste que tu as inventée il y a 30 ans, et qui n'a visiblement pas fait d'émules...

Patrick Bléron a dit…

Eh oui, les japonais carrément débordés. Pensez, le haïku, pas moins de 17 syllabes.
Ceci dit, étant restée dans les tiroirs, cette nouvelle forme poétique ne pouvait guère susciter d'imitations...
Maintenant qu'elle est sur le net, on va bien voir.