lundi 7 janvier 2019

Le Pont du Noble Art

Ce matin, avant de reprendre la route du turbin, je me trouve à écouter le grand entretien sur France-Inter avec Benjamin Griveaux, le porte-parole du gouvernement récemment attaqué par un transpalette bien décidé selon ses dires à avoir raison de la République (il se murmurerait que la toute récente tentative de putsch au Gabon a été opéré à l'aide d'engins de même facture : plus facile à manœuvrer que le char d'assaut et moins gourmand en carburant (car électrique), il n'a néanmoins pas permis aux factieux de renverser le pouvoir inamovible de la famille Bongo - ils ont tous été arrêtés ce jour-même - mais je vous accorde que l'information m'a tout l'air de jouer dans la catégorie des fake news). Bref, j'écoutais M. Griveaux lorsque j'appris de sa bouche même, hautement autorisée, que les gilets jaunes avaient manifesté sur le pont des Arts. J'en restais pantois : voilà ce que c'est que de délaisser BFM le temps d'un week-end, on rate des informations de première importance. Le Pont des Arts, mon Pont des Arts qui a fait la matière de mon dernier billet, via Eugène Green, Blondin et Vidalie*, accédait à l'actualité. L'attracteur étrange, non content de manipuler les algorithmes de la face du bouc, se permettait d'y drainer une manifestation giletjaunesque.

Un ancien boxeur** professionnel, ancien champion de France des lourds-légers,  y aurait même exercé le noble art (enfin, il aurait quelque peu oublié les règles dudit noble art car il semblerait qu'il a aussi généreusement distribué quelques coups de savate). Ce qui lui a valu une remontée de bretelles de sa Fédération, et lui vaudra sans doute, pour compenser, une descente de police à son domicile.

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* Les deux derniers loustics ne crachaient pas sur le jaune, si l'on en croit par exemple Guillaume Maujean :" Il (Blondin) avait un faible pour le jaune. Le pastis 51, qu'il commandait toujours double en réclamant un «102"."(Les Echos, 01/07/2016). Vidalie, compagnon de bordée de Blondin, ne devait pas être en reste. Quant à Green, aucune réputation de poivrot n'est à signaler, mais j'ai vu deux films de lui (Toutes les nuits, Le Pont des Arts) où il tient un bistrot (le Café Glauque). C'est louche.

** [Ajout du 8 janvier]. Ce matin, il me revient que j'ai inventé un personnage de boxeur cogneur de pandores : c'était dans la fiction 1913, sur le site des Tasons :

"Hélène Deville en avait gros sur la patate. Son champion se faisait proprement laminer par Paoli. Le colosse moustachu avait déjà expédié par deux fois au tapis Henri Farinaud, l'anar des rings, le cogneur de pandores. Il était reparti chaque fois vaillamment au combat, mais Paoli avait du plomb dans les gants, ce titre de champion de France, il en sentait le fumet exquis, il en avait l'écume aux lèvres. "

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