J'étais seul au cinéma l'autre jour, et là, formidable, nous étions deux. Les choses s'arrangent. Deux à s'en mettre plein les mirettes, car Bram c'est de la beauté tranquille, une douceur de formes et de couleurs qui donnent une certaine idée du bonheur. Lui-même s'émerveillait de ce qui jaillissait sur sa toile, qui n'était jamais prémédité. Il faut l'écouter pour savoir que ce sentiment épiphanique était teinté de peur : "Chaque fois, un tableau vient, et je ne le savais pas. L’acte est une sorte de désespoir qui vous plonge en profondeur, mais de laquelle on ne sait rien. Une sorte de cauchemar."
J'espère que nous serons plus que deux ce soir, à 18 h 30, devant la mairie de Châteauroux pour l'appel des Coquelicots, lancé par Fabrice Nicolino dans Charlie-Hebdo. J'ai lu son petit livre (écrit avec François Veillerette) sur son plaidoyer pour l'arrêt des pesticides, et j'ai été convaincu. Je n'ai pas, loin de là, la fibre militante, mais ce mouvement me plaît. Il est parti pour deux ans, et cela aussi me séduit, cette inscription dans le moyen terme.
Les toiles de Bram Van Velde ont la beauté évanescente des coquelicots.
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