Ce livret fait suite à une exposition qui a eu lieu au Château-Naillac, dans la ville haute du Blanc, du 25 mars au 28 mai 2017, exposition dont je ne sus même pas l'existence. Alors pourquoi soudain s'intéresser à René Pècherat ?
Je pense que c'est ce mot "imaginaire"qui déclenche tout. Je suis déjà dans la conception du dernier billet qui va voir se croiser ces deux romanciers de l'enfance que sont Pierre Loti et Alain-Fournier. Et il me souvient de cette phrase du second : " Par instants, il semble que tout ce paradis imaginaire qui fut le monde de son enfance va surgir.
Et c'est bien l'enfance de René Pècherat qui est au cœur du projet de l'exposition, comme en témoigne la présentation d'Hélène Guillemot :
Tout comme le jeune Henri-Alban Fournier avait suivi ses parents dans l'école d'Epineuil-le-Fleuriel, René Pècherat avait suivi les siens dans ce Château-Naillac qui servait alors d'école avant de devenir l'écomusée que l'on connaît. Mais ce n'est pas le seul point de résonance entre les deux hommes : René Pècherat deviendra l'élève du peintre André Lhote, qu'il rejoindra à Gordes, dans le Vaucluse, d'octobre 1940 à mai 1941, avant de le suivre dans son Académie à Paris, en septembre 1941. Or, André Lhote avait en 1907 rencontré un jeune homme de son âge, Jacques Rivière (1886-1925), futur directeur de La Nouvelle Revue Française, et qui n'est autre que l'ami et le futur beau-frère d'Alain-Fournier. Dès 1909, les trois amis entretiendront une correspondance importante.
André Lhote - Portrait d'Alain-Fournier, 1912. |
C'est l'intertitre de ce petit passage qui ne laisse de m'étonner : La Gana se morfond, 3 fois je dis 3 fois. On devine bien sûr qu'il s'agit de l'un de ces messages énigmatiques envoyés par Radio-Londres, et qui devait avertir d'un parachutage. C'est son contenu qui me surprend : La Gana, c'est le titre du grand livre de Fred Deux, peintre et écrivain décédé le 9 septembre 2015 à La Châtre. La dernière édition du livre a été réalisée par Le Temps qu'il fait en 2011 (la première édition fut celle de Maurice Nadeau en 1958, sous le pseudonyme de Jean Douassot).
Ce qu'il faut savoir maintenant c'est que Fred Deux* rejoignit lui aussi le maquis jurassien, en 1944 dans le Doubs.
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* Le musée des Beaux-Arts de Lyon consacre jusqu'au 8 janvier 2018 une très grande rétrospective à l’œuvre de Fred Deux.
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