samedi 29 avril 2017

# 102/313 - Le facteur de coïncidences

"La diplomatie a toujours été un problème de géopolitique et de cohabitation. Son outil principal est la compréhension de l'étrange, le pliage et la traduction pour saisir les mœurs de l'autre, son allure vitale, son mode d'existence dans ce qu'il a de plus exotique, de plus loin et de plus intime, comme les courbes d'un attracteur étrange sont parallèles sur certaines portions et diffèrent infiniment sur d'autres."

Baptiste Morizot, Les diplomates, Wildproject, 2016, p. 267.

Depuis le premier jour, j'avance ici sans savoir où je vais, en suivant les fils des différents sujets qui s'imposent à moi. Je dis bien "s'imposent", le seul choix qui me revient est de privilégier à certains moments tel thème plutôt que tel autre, ne pouvant traiter tout en même temps. Aussi suis-je contraint à de nombreuses boucles, me conduisant à revenir plusieurs fois au même endroit, à certains noeuds de bifurcation semblables, ainsi que l'écrit Baptiste Morizot, aux courbes d'un attracteur étrange. L'un de ces points d'inflexion est la figure - cela ne paraît pas très sérieux, j'en conviens - du chieur de Saint-Martial. Le gaillard avait fait remonter en mémoire une autre leste figure repérée par Claude Gaignebet sur les murs du château de Blois.

Pour la retrouver sur le site de Robin Plackert, Fragments de géographie sacrée, j'avais utilisé le moteur de recherche interne, avec le mot-clé Blois.

Deux articles seulement avaient été retournés par la recherche. Celui qui contenait effectivement la sculpture ci-dessus, et puis un second qui n'avait rien à voir, ou en tout cas, très peu à voir avec Blois.
Il s'agissait d'un article daté du 3 avril 2005 intitulé Le facteur de coïncidences, article princeps d'une rubrique qui portera le même nom, dont la raison d'être, on va le voir, est foncièrement la même que celle qui anime ce projet depuis l'origine. Voici comment Robin Plackert introduisait son billet :
"Dans Sacrifice, le chef d’œuvre d'Andreï Tarkovski, le facteur Otto se présente aux membres de la maisonnée réunis pour l'anniversaire du personnage principal du film, Alexandre, comme un collectionneur d'événements : événements singuliers qui défient la raison humaine. J'inclinerai volontiers à me présenter également comme un collectionneur, un collecteur de ces micro-événements qui parsèment nos existences et qu'on renvoie le plus souvent à l'anodin et à l'insignifiant, se hâtant d'en sourire pour ne pas réfléchir plus avant. Saillies du quotidien qu'on nomme coïncidences, et dont sans plus tarder je veux donner ici le plus récent exemple vécu."


Coïncidence aussi avec le premier article ici publié du projet Heptalmanach : Otto et l'attracteur étrange. Otto, qui n'était pas facteur, mais l'artiste plasticien de Marc-Antoine Mathieu.

A partir d'ici, s'ouvre une bifurcation qui va nous faire renouer avec le cinéma, et plonger dans l’œuvre immense d'Andreï Tarkovski. Et pour cela, en préambule, il faut revenir sur l'anecdote racontée par Robin Plackert. A suivre, comme on dit dans les bons feuilletons d'antan.

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