Génitour est donc l'un de ces saints céphalophores, c'est-à-dire portant leur tête décapitée, analogues à saint Denis, dont l'équipée épouse à peu près les mêmes contours que celles de ses congénères :
« Quoiqu'il
en soit, peut-on lire sur le site de l'Association de Mythologie française, la légende se développe, au-delà de quelques variantes, selon
des schémas assez souvent récurrents : le saint, par exemple, a tendance
à traverser une rivière, à passer de l'autre côté de l'eau, avant de
gravir une côte, à gagner un lieu élevé (à moins qu'il n'en vienne), et
de parvenir au lieu qui lui accordera enfin le repos. Il y lave
volontiers sa tête dans une fontaine. Puis
il la pose sur une pierre qui reste marquée de son sang. Là un
personnage féminin se charge éventuellement des derniers soins à lui
donner. »
Statue de Saint Denis céphalophore, Le Thillay (95). (Wikipédia). |
Le cheminement de
Génitour, de la ville haute à la ville basse, en empruntant certainement
le gué qui existait au Moyen Age sur la Creuse (l'église Saint-Génitour
se trouve encore de nos jours au bout de la rue du Gué), s'inscrit à merveille dans ce schéma. L'église est par ailleurs alignée avec deux églises de la Ville Haute, semblablement dévolues à Saint-Étienne, l'une ayant pris le relais de l'autre, qui se situait à l'extrémité de l'actuelle rue Saint-Étienne, et dont il ne reste plus aujourd'hui aucun vestige.
On peut vérifier cet alignement d'églises sur le plan des paroisses avant 1789, reproduit par Lucienne Chaubin, lui-même d'après le livre sur Le Blanc écrit par Chantal de la Véronne.
L'orientation septentrionale de ce parcours est homologue à celui de saint Denis,
qui, du lieu de son martyr, rejoint Saint-Denis, au nord de Paris. Et ce
n'est sans doute pas un hasard si Génitour guérit un aveugle, c'est là
en effet la vertu guérisseuse la plus importante accordée à l'évêque de Paris.
Chapelle
Saint-Érige, Auron, commune de Saint-Etienne-de-Tinée
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