Par ailleurs, Google, à l'onglet Maps, me donna un curieux résultat :
Le moteur de recherche me renvoyait sur La Taille de l'Aillant, près de la Forêt-du-Temple, dans la Creuse. Cela n'avait rien à voir avec Teillé, l'erreur était manifeste, mais cela était intrigant, car La Forêt-du Temple, petit village creusois, avait été étudié par Robin Plackert le 11 juillet 2005, avec l'article Traslatio Graalis, la même année donc que la composition du poème 11 + 11 + 11) (11 + 11 + 11) de Rémi Schulz.
Autre singularité : ce lieu-dit est situé exactement sur la limite entre Indre et Creuse.
Autre singularité : j'écris ceci le lundi 5 juin, lundi de Pentecôte, fête chrétienne qui est le sujet même de l'article précédent Traslatio Graalis, évoquant aussi la cité d'Aigurande, dont le nom même exprime le caractère frontalier (celtique randa) et dont la Pentecôte est la fête la plus importante de l'année (j'y étais moi-même hier encore, avec les parents et amis qui y vivent) :
"La source de la Bouzanne est le but d'un pèlerinage le Mardi de la Pentecôte. Une statue de Notre-Dame de la Bouzanne y est conduite en procession. Il est encore d'usage de jeter des pièces de monnaie dans le bassin du sanctuaire, offrande gratuite ou espérance d'être exaucé de quelque vœu... Autrefois, l'affaire était plus grave. S. Clément rapporte qu'on apportait de l'eau de la fontaine aux malades en danger de mort : « A cet effet, trois pèlerins de même sexe, de même âge et de même condition que le malade partent ensemble en récitant le rosaire. » (Aigurande et ses sanctuaires, Châteauroux, 1910)"
Pentecôte. (BNF, LAT 18014) fol. 69 Petites Heures de Jean de Berry France, Paris XIVe s. (55 x 45 mm) |
La Pentecôte chrétienne commémore la descente de l'Esprit-Saint sur les Apôtres et, en définitive, marque la naissance de l’Église, car c'est à partir de ce jour-là qu'elle va se développer par toute la terre.C'est précisément dans cette zone que se situe La Taille de l'Aillant désigné par Google. Allons donc y voir de plus près.
Elle est aussi le point de départ obligé de l'action de plusieurs romans arthuriens. Ainsi, Yvain, le chevalier au lion, de Chrétien de Troyes, commence-t-il par ces mots :
« Arthur, le noble roi de Bretagne, dont la valeur exceptionnelle nous enseigne à être vaillants et courtois, tint une cour splendide, bien digne d'un roi, à l'occasion de cette fête, qui, si souvent la fortune ôte, qu'on a bien raison de l'appeler Pentecôte. » (trad. C.A. Chevalier, Livre de Poche, 1988)
De même, la Quête du Graal :
« A la veille de la Pentecôte, vers l'heure de none, les compagnons de la Table Ronde qui venaient d'arriver à Camaalot se mettaient à table, après avoir assisté à l'office, quand une très belle Demoiselle entra à cheval dans la salle. » (Édition présentée par Albert Béguin et Yves Bonnefoy, Seuil, 1965)
De la même manière, c'est à la Pentecôte que Galaad surgit dans le palais du roi Arthur, en armure vermeille rappelant les langues de feu descendues sur les apôtres ce jour-là.
Selon Yves-Albert Dauge, le Graal correspond à l'essence même de l'ésotérisme universel, et tout particulièrement à la clef de l'ésotérisme judéo-chrétien. La géographie sacrée, s'inscrivant avec évidence dans le champ de manifestation de celui-ci, ne peut pas ne pas avoir tissé de liens avec cet extraordinaire symbole : la zone Cancer, et singulièrement cette bande de territoire partant d'Aigurande et suivant la ligne de partage des eaux de l'Indre et de la Creuse, illustre pleinement, nous allons le voir, cette rencontre."
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