La ressemblance avec Vic est troublante :
La position du Christ et de Judas sont identiques dans les deux fresques. Le bras de Judas, sa main sont placés de la même manière par rapport au bras du Christ, dont les deux mains sont pareillement saisies par les hommes de la troupe.
Saint Pierre, il est vrai, n'est pas traité de la même façon : à Vic, il s'empare de l'oreille de Malchus en brandissant son glaive, tandis qu'à Bagüés, il la tranche carrément. Cependant, la place de Pierre dans la composition globale, à gauche du Christ, est la même, ainsi que la position basse de Malchus.
L'auteur des fresques, celui que l'on appelle faute de mieux le Maître de Vic, est resté inconnu, mais une origine, ou du moins une influence espagnole a déjà été relevée : "Pour ne prendre qu'un exemple, écrit Emmanuelle Polack, la vision de la purification des lèvres d'Isaïe, thème rarement traité, comme nous l'avons souligné, est visible à Vic et, également, représenté dans l'abside centrale de l'église Sainte-Marie d'Aneu en Espagne." L'historienne note en même temps qu'un moine bénédictin de l'abbaye de Déols (dont l'église Saint-Martin de Vic dépendait), Hervé de Bourg-Dieu, s'était particulièrement intéressé à ce passage de l'Ancien Testament (en fait, il a écrit un ouvrage entier sur le prophète : « Expositio Hervei monachi super Ysaiam », consultable en ligne sur la Bibliothèque municipale de Dijon).
Purification des lèvres d'Isaïe (église de Vic) |
Purification des lèvres d'Isaïe (Santa Maria de Aneu, Catalogne) |
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