Christian Hubin, La Forêt en fragments, José Corti, 1987.
"Pour juger de la rudesse de cette époque aventurons-nous en forêt de Chinon d’après une description de Mabille. C'était antan, un monde, d'abord par sa superficie. "Primitivement, elle commençait à l'ouest entre la Loire et la Vienne, depuis Huismes jusqu'à Chinon et s'étendait à l'est jusqu'à Thilouze, Villeperdue et Ste Catherine-de-Fierbois."Ensuite, plusieurs indices montrent une certaine similitude entre Saint-Benoît-la-Forêt* et La Forêt-du-Temple :
On appelait ce vaste espace boisé "la forét de Teillay " (mot voulant dire "tilleul", arbre vénéré des Gaulois). Elle était divisée en Haute-Forêt (sur les territoires actuels de Cheillé et de Rivarennes) possédés indivis antre le roi et l’archevêque de Tours, et en Basse-Forêt, zone entourant St Benoit entièrement propriété du roi." [C'est moi qui souligne]
- La présence d'un lieu-dit Le Pey de Grolle, qui rappelle évidemment La Graule creusoise, d'autant plus que sur la carte de Cassini (XVIIIe) celle-ci est orthographiée La Grolle.
- L'existence d'un couvent de l'ordre de Grandmont, qui aurait été fondée par Henri II Plantagenêt, vers 1156, fondation confirmée quarante ans plus tard par Richard Cœur de Lion en 1196 (or, nous avons vu qu'un prieuré similaire était situé dans l'axe graalique aigurandais).
- Ce couvent est établi au lieu-dit Pommier Aigre. Que nous rapprocherons bien sûr du Grand Pommier creusois, évocateur d'Avalon.
Enfin, je voudrais signaler la venue dans la commune le samedi 10 juin d'une troupe de théâtre , la compagnie Théâtre Derrière le monde, qui interprètera La vie tréshorrificque du grand Gargantua, dont voici la note d'intention :
"Gargantua a faim. Faim de vin, de bouffe, de livres, faim de tout. Pour raconter son histoire épique, quatre acteurs plongent dans l’enfance du français, une enfance facétieuse et insolente, avec pour seule arme le rire. Pour nous raconter la bruyante vie de Gargantua qui toute sa vie toujours dira : « À boire ! À boire ! À boire ! ». Quatre acteurs célèbrent la théâtralité dans toutes ses dimensions. Avec des costumes médiévaux qui évoquent les détournements d’armures chez les Monty Python, ils se coltinent les méandres du récit et plongent les spectateurs dans des vagues renouvelées d’hilarité. Ce qui compte, c’est l’appétit de conter la vie tumultueuse du héros : il naît, il boit, il morve dans sa soupe, il jubile d’être au monde ; il part étudier, il compte les étoiles à quatre heures du matin, il se goinfre de savoirs ; il mène une guerre, prend des jets de canon pour une attaque de poux, diplomate mais toujours étonné de tout…"C'est bien sûr la récurrence du quatre qui m'interroge, compte tenu de la coïncidence récente avec la quaternité de Rémi Schulz, dans cette thématique gargantuesque que nous avons maintes fois croisée ces mois derniers. D'ailleurs, dernier clin d’œil, l'extrait choisi dans le dossier de presse du spectacle rapporte les paroles de la vieille accoucheuse de Brisepaille, près de Saint-Genou (elle n'est pas désignée ainsi mais c'est bien elle) :
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* "Au XIIe siècle, Saint Benoit s'appelait "Saint-Benoist de la Mort"du nom du seigneur Gobert de la Mort qui possédait ce fief. Plus tard il devint "Saint-Benoist du Lac-Mort" par confusion avec le "Lac-Mort" dépression marécageuse qu'on trouve en forêt. Sous la révolution il prit le nom de "Benoît-les-Bois". Cette appellation fut reprise en 1936 par un arrêté préfectoral pour devenir Saint-Benoit-la-Forêt."
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